Après dix ans d'exploitation, l'ALMA devrait continuer à contribuer à la science et au développement humain au cours de la prochaine décennie, cette fois avec un nouveau superordinateur qui lui permettra de capturer de meilleures images de l'espace et d'améliorer les performances de l'observatoire.
Ce lundi 13 mars, le télescope ALMA (Atacama Milimeter/submillimeter Array) fête son dixième anniversaire. Dans ce contexte, l'observatoire maintient l'idée que pour continuer à contribuer au développement scientifique et astronomique de l'humanité, son principal défi pour la prochaine décennie est de s'adapter aux avancées technologiques. À cette occasion, il a annoncé l'incorporation d'un nouveau superordinateur capable de traiter les images de la voûte céleste avec une plus grande clarté que celle dont il dispose actuellement. Cela permettra de progresser dans la découverte des origines de l'univers et des systèmes planétaires, ainsi que dans la recherche de conditions propices à la vie dans l'espace.
Pour commémorer le 10e anniversaire de l'ALMA, l'observatoire a organisé un événement auquel sont conviées différentes autorités, dont la ministre des sciences Maisa Rojas. Il est prévu d'organiser un cocktail pour les invités, une visite des installations à Atacama et un point presse où les antennes du complexe astronomique seront baptisées.
Alejandro Sáez, ingénieur électricien qui travaille comme chef technique pour le groupe du corrélateur ALMA, a travaillé à l'observatoire presque depuis sa création, collaborant à différents projets et découvertes. Selon lui, les découvertes qui l'ont le plus marqué à l'observatoire sont les images de la formation des systèmes protoplanétaires et les premiers enregistrements de l'histoire des trous noirs, auxquels il a collaboré. Il explique que le nouveau superordinateur ALMA est un corrélateur conçu sur mesure et qui ne fonctionne que dans le cadre d'explorations astronomiques. L'ingénieur explique que la technologie actuelle des processeurs est obsolète et qu'avec ce nouveau "cerveau", comme on l'appelle à l'observatoire, le travail sera accéléré et la qualité des observations sera améliorée.
"Par exemple, avant, dans les anciens jeux vidéo, on pouvait voir que les couleurs étaient très nettes, qu'il n'y avait pas de nuances intermédiaires. Mais avec ce nouveau processeur, vous aurez beaucoup plus de tons intermédiaires. Cela signifie que vous pourrez voir plus de détails dans l'image que vous observez, ce qui est très important pour pouvoir détecter, par exemple, les composants chimiques présents dans l'atmosphère d'autres sources radio", a expliqué Alejandro Sáez.
M. Alejandro a également abordé les défis auxquels l'ALMA est confronté dans la mise à niveau de son équipement électronique, ajoutant que : "vouloir faire ce changement implique également un défi du point de vue de la satisfaction de la demande de données scientifiques. Il n'est pas si simple d'arriver et de dire : d'accord, arrêtons le télescope, mettons-le à niveau et reprenons les observations. Je ne pense pas que la communauté scientifique soit disposée à perdre des heures d'observation en raison de cette mise à niveau. Concilier la nécessité d'augmenter la capacité de l'ALMA avec la demande actuelle est donc un défi majeur.
ALMA est le radiotélescope le plus puissant au monde. Il se compose actuellement de 66 antennes réparties sur le plateau de Chajnantor, dans la cordillère des Andes, dont certaines sont distantes de plusieurs kilomètres. Des scientifiques de différentes parties du monde travaillent sur ce programme astronomique exploité et financé par l'Observatoire européen austral (ESO), la National Science Foundation (NSF) des États-Unis et l'Institut national des sciences naturelles du Japon (NINS), entre autres.
Pour sa part, le graphiste intégral de l'observatoire, David Fernández, souligne les découvertes faites par le système de télescope. Il affirme que l'ALMA est un lieu où de nouvelles connaissances sont générées, décrivant son expérience de travail comme très "gratifiante" et "inspirante". Il déclare également : "Le Chili est un leader en raison de sa géographie et des caractéristiques qu'il présente pour l'astronomie, c'est un leader en matière d'astronomie. Je pense qu'ALMAN est très bien placé en étant à l'avant-garde dans ce domaine".
L'année dernière, la cyber-attaque contre le portail web et certains systèmes d'exploitation a interrompu les observations pendant plus d'un mois. Cependant, le télescope est désormais pleinement opérationnel et l'on s'attend à ce que les améliorations apportées au processeur augmentent la qualité des performances du télescope. Ainsi, le Chili continuera d'être un axe central dans l'exploration des cieux pour la connaissance du futur.