08 juillet 2024 #SustainableChile

Anahí Urquiza, membre du Comité stratégique de H2V : "Le Chili véhicule une image attractive pour développer la transition énergétique".

Paramètres d'accessibilité

Notre pays fait partie des 20 pays les mieux préparés à la transition énergétique selon le Forum économique mondial. Anahí Urquiza, universitaire à l'Université du Chili et chercheur au Centre pour la science du climat et la résilience, explique les raisons de ces progrès et les défis actuels.

Avec un gain de 10 places, le Chili se distingue comme l'un des 20 pays les mieux préparés à la transition énergétique (20e), selon l'indice de transition énergétique (ETI) réalisé chaque année par le Forum économique mondial.

L'ETI compare 120 pays en fonction des performances actuelles de leur système énergétique et du degré de préparation de leur environnement, et dans la région, le Chili n'est dépassé que par le Brésil, qui se classe 12e. La Suède est en tête du classement et, au cours de la dernière décennie, seuls 30 pays ont progressé de plus de 10 %. 

Le Chili a gagné 10 places dans le classement par rapport à 2023. Cette année, il se classe au 20e rang mondial.

Le rapport affirme que l'absence de progrès cohérents et équilibrés met en évidence le défi auquel sont confrontés de nombreux pays, en raison de paysages macroéconomiques de plus en plus complexes et de tensions géopolitiques. C'est pourquoi nous avons voulu étudier les conditions qui ont permis au Chili de progresser sur cet indicateur.

"L'engagement transversal en faveur de la décarbonisation de la matrice énergétique, le développement d'orientations stratégiques à long terme et la capacité d'innovation ont permis au pays d'avancer systématiquement dans la transition énergétique", affirme Anahí Urquiza, universitaire à l'Université du Chili, chercheur au Centre pour la science du climat et la résilience, et membre du Comité stratégique de l'hydrogène vert, qui met également en avant la collaboration public-privé : "Ce sont ces efforts de collaboration qui ont permis au pays d'avancer dans la transition énergétique".

Le Chili a fait des progrès constants dans l'indice de transition énergétique du Forum économique mondial. Selon vous, quels sont les principaux facteurs qui ont permis cette évolution ? 

Notre pays bénéficie de conditions géographiques très favorables à la production d'énergies renouvelables. Le soleil, le vent, l'eau et la géothermie nous permettent de disposer d'un large éventail de ce type de production sur l'ensemble du territoire. Parallèlement, l'engagement transversal en faveur de la décarbonisation de la matrice énergétique, l'élaboration d'orientations stratégiques à long terme et la capacité d'innovation ont permis au pays de progresser systématiquement dans la transition énergétique.

Quel rôle a joué la collaboration public-privé dans ce domaine ? 

Au Chili, différents espaces de collaboration public-privé ont été mis en place et ont permis d'articuler les acteurs concernés dans les différents secteurs, de créer des réseaux de travail, d'instaurer la confiance et le dialogue pour construire des horizons communs. Le processus de planification Énergie 2050 a joué un rôle clé à cet égard. Ce sont ces efforts de collaboration qui ont permis de progresser dans la transition énergétique, dans un contexte où, si l'État était seul, la capacité de planification serait limitée. 

Ces dernières années, les projets d'énergie propre se sont multipliés. Quel rôle stratégique notre pays joue-t-il dans ce défi mondial ? Quelle image le Chili transmet-il au monde ?

Le Chili véhicule une image attrayante pour la transition énergétique, tant pour son potentiel de production que pour sa stabilité institutionnelle. En même temps, il s'est positionné comme un producteur possible d'énergies renouvelables pour l'exportation, que ce soit par la production d'énergies renouvelables non conventionnelles ou d'autres types de carburants produits à partir d'hydrogène vert. Cependant, il existe également des limites dues aux conflits dans les territoires, aux limitations des investissements à long terme et aux difficultés de connectivité. Sans aucun doute, tous ces aspects pourraient être abordés si nous étions capables de développer une meilleure planification territoriale et un plus grand investissement dans les développements technologiques au niveau national. 

Quels sont les secteurs les mieux préparés à la transition énergétique au Chili ? 

Aujourd'hui, le secteur minier a fait des progrès significatifs. Il est de plus en plus fréquent que l'activité minière produise sa propre énergie ou favorise le développement des énergies renouvelables pour sa consommation. Cela a permis de réduire la demande de transport, tout en positionnant l'exploitation minière dans le domaine de la durabilité. 

La Suède, le Danemark et la Finlande sont en tête de ce classement. Que peut apprendre le Chili de ces pays en ce qui concerne sa capacité de production d'énergie propre ?

Il y a trois éléments clés que nous devrions apprendre d'eux : l'investissement à long terme dans des infrastructures habilitantes, la promotion du développement technologique et la création de cadres réglementaires qui traitent des différents domaines du secteur (production, transmission, distribution), donnant confiance aux différents acteurs du système. Ce qui est important dans ces efforts, c'est qu'ils favorisent également le découplage entre le développement économique et la consommation d'énergie, en réduisant l'intensité énergétique et en permettant une utilisation plus efficace des ressources. Bien que le Chili ne dispose pas des mêmes conditions économiques, institutionnelles et technologiques, nous avons de nombreuses ressources pour progresser dans cette voie. Nous devons relever les défis qui nous attendent en nous concentrant sur une transition juste, en protégeant à la fois les territoires et les citoyens dans le processus.

Bulletin d'information

Image du Chili